Réassort logistique : quand et comment passer à l’action ?

Dans un magasin comme dans un entrepôt, un rayon vide se remarque tout de suite. Il peut parfois être synonyme d’une vente perdue, ou même d’un client en moins. Mais à l’inverse, un stock en excès peut immobiliser du chiffre d’affaires pour l’entreprise.

Le réassort logistique joue alors un rôle décisif dans la gestion des stocks : il sécurise la disponibilité produit, réduit le taux de rupture et améliore le taux de service.

Acolyt vous guide pour savoir comment structurer un réassort, du calcul du point de commande à l’automatisation finale.

Le réassort désigne l’action de remettre des produits à disposition, qu’ils soient destinés à un point de vente ou à une zone de préparation en entrepôt. Son objectif : maintenir un niveau de stock qui couvre la demande sans excédent.

Le réassort s’appuie sur trois leviers : un suivi rigoureux des niveaux de stock, l’anticipation des variations de demande et une coordination efficace avec les fournisseurs.

Le premier réflexe de tout responsable logistique doit être de regarder les chiffres clés : si le seuil d’alerte se rapproche ou si un pic de demande s’annonce, un réassort s’impose.
Cette stratégie de réapprovisionnement se déclenche généralement selon trois critères : d’abord, le stock de sécurité, qui permet de limiter les ruptures de stock. Il maintient le niveau de marchandises au taux de service visé, en prévoyant la variabilité de la demande et la volatilité du délai.
Ensuite, le point de commande est calculé à partir de la demande prévue pendant le délai d’approvisionnement, à laquelle on ajoute le stock de sécurité. Il désigne alors un point à partir duquel il est nécessaire de faire un réassort. Quant à la couverture de stock, elle traduit le nombre de jours pendant lequel l’entreprise peut assurer son activité à partir du stock actuel.

Pour gagner en précision, segmentez vos stocks en utilisant la méthode ABC/XYZ. Dans un tableau à double entrée, les valeurs A, B et C désignent l’importance stratégique d’un produit, tandis que les valeurs X, Y et Z désignent la variabilité de la demande.

Dans le tableau ci-dessous, les produits AX, AY et BX représentent un fort enjeu stratégique et une demande stable. À l’inverse, les commandes des produits BZ, CY, CZ sont très volatiles et pèsent peu dans l’activité de l’entreprise.

En remplissant ce tableau, vous êtes en mesure d’adapter votre couverture de stock selon les catégories, et d’allouer vos ressources aux éléments les plus critiques.

Selon la nature de vos produits et l’organisation choisie, plusieurs méthodes de réassort s’offrent à vous :

• Méthode continue : déclenchement dès que le stock passe sous un seuil précis, adapté aux articles critiques ;
• Méthode périodique : réassort à intervalles réguliers, utile pour des livraisons planifiées ;
• Méthode Min-Max : méthode la plus simple, le stock est ajusté en continu entre deux bornes fixes ;
• Kanban : système visuel où chaque mouvement de stock déclenche un signal de réassort basé sur la consommation réelle.

Une fois la bonne méthode choisie en fonction de vos marchandises et de vos objectifs opérationnels, plusieurs logiques de pilotages peuvent être envisagées :

• La logique push, ou flux poussé, correspond à un pilotage et une diffusion des stocks par prévision, (utile pour une nouvelle saison ou un lancement de produit) ;
• La logique pull, ou flux tiré, organise la distribution en fonction de la consommation réelle (idéale pour lisser les flux de marchandises dans un réseau de magasins).

Pour les environnements logistiques plus complexes, des approches intégrées comme le VMI (Vendor Managed Inventory) ou le MRP (Material Requirements Planning) synchronisent la gestion des stocks avec les prévisions de la demande et les capacités de production. L’automatisation transforme les processus logistiques en entreprise et permet de réduire les tâches manuelles, d’accélérer les flux et d’améliorer la fiabilité des approvisionnements.

Un processus d’approvisionnement fonctionnel ne peut être durable qu’avec un suivi continu des performances. Parmi les indicateurs les plus incontournables :

• Le taux de service (clients servis sans rupture de stock) ;
• Le taux de rupture (ventes perdues) ;
• La rotation des stocks (fréquence de renouvellement) ;
• La précision d’inventaire (écart entre stock théorique et réel).

Un suivi hebdomadaire est le plus efficace pour vous permettre de réagir avant qu’il ne soit trop tard. L’important est la réactivité : ajustez rapidement les paramètres lorsque les indicateurs virent au rouge.

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